Que reste-t-il après l’amour,
Que reste-t-il de ses toujours ?
Que reste-t-il après l’ivresse,
Après l’ivresse et les promesses ?
« Je t’aimerai, tu m’aimeras,
Et pis voilà, ça suffira,
Avec l’eau fraîche de nos baisers
Pour nous nourrir, nous ressourcer. »
Mais la potion peut être amère
A n’être rien d’autre sur terre
Qu’un abandon dans d’autres bras
En renonçant à être soi.
Arrive un temps, un contre temps,
Où se demande à qui on ment
A mal être soi, à mal être l’autre
Autant pour soi que pour cet autre.
C’est le silence des différences,
Malentendus et contre sens,
Cachotteries, laisser-aller,
Qui, sournoisement, nous fait râler.
Le râle d’amour devient une plainte,
Et puis la plainte devient complainte,
De proche en proche, devient reproche,
« Approche-toi que je t’amoche ! »
Le cœur alors se fait rancœur,
Et le bonheur proche du malheur.
On passe ainsi sans innocence
De l’indolence à l’indécence.
Est-ce le destin ou un chemin,
Ou bien rond-point ou bien la fin ?
Inéluctable impasse d’être deux
Ou bien défi avant d’être mieux ?
Tydé