Au commencement de l’Homme, il y avait Dieu et Dieu était partout : Dans le souffle du vent, dans la bruit de la pluie, dans le feu de la foudre, dans le mystère des arbres, dans le ventre arrondi d’une mère. Il n’y avait pas de livre, pas de temple, juste le monde, dans la terreur et la gratitude de la sa relation à l’homme. Tout était magie, tout était conscience, tout était savoir. Le divin était une évidence.
Puis, il y a eu les Livres, les temples, les clergés, les anathèmes et les guerres au nom de Dieu. C’était pourtant des hommes libres, des hommes qui savaient le divin présent et agissant dans la coeur de l’Homme, qui en ont servis de pré-texte. Ces messagers se voulaient sages et sans pouvoir et c’est en leur nom qu’on a oublié leur liberté, leur sagesse, pour ne garder que le pouvoir. Le divin n’était plus qu’un ordre du monde et beaucoup moins une relation.
Aujourd’hui, on se coupe du monde ; on ne lit plus les livres, on les sample ; et le divin s’atomise. On fait de l’avoir un nouveau paradis, on fait de chacun une loi et une particule de Dieu. Les temples sont écrasés par les mégalopoles alentours. Pourtant, le coeur de l’Homme est prêt à regarder la vie l’étonner et le remplir de terreur et de gratitude, il est encore prêt à entendre la sagesse des hommes libres. Malgré la confusion, il sent que le divin est relation, un relation à soi, un relation à l’autre, une relation au monde.
Les hommes libres n’ont pas construit de temples. Ils savaient ouvrir les yeux, ils savaient écouter, ils savaient tendre la main et nous ont appris à la faire. Le monde, la nature et ces hommes libres sont mes “m’être”; je n’en veux pas d’autres. Et je veux que le monde retrouve sa vraie nature, terrifiante et généreuse.