Ma Belle,
Imaginons un instant que les enfants deviennent, non pas ce que nous voulons pour eux, non pas ce que la parfaite image de la réussite qu l’on projette sur eux, mais l’étrange reflet que nous manières d’agir, de communiquer ou d’être laissent en eux. Supposons alors qu’ils ressentent plus que nous encore toutes nos peurs, nos colères, nos désamours, autant à notre encontre qu’à l’égard des autres et même du monde dans lequel nous vivons. Ce qu’ils percevront alors de nous, plus que nos intentions, nos discours, sera alors leur guide pour nos suivre ou pour nous fuir.
Malgré tous nos efforts, nos recommandations et nos interdictions, ils prendront plutôt exemple, en piochant un peu chez maman, un peu chez papa, dans nos manières d’être et de faire que dans nos chartes de bonne conduite.
C’est alors autant à nous de constamment ajuster nos actes et nos paroles, pour qu’ils prennent la direction que nous voulons indiquer comme celle que nous croyons bonne qu’aux enfants de juger si cela est cohérent pour eux.
Si nous voulons ainsi que la pugnacité, le courage, la patience, le respect, la tolérance, la confiance, la solidarité, la sérénité, la générosité et tant qu’autres vertus admirables et désirables accompagnent nos enfants dans la vie, cette compagnie doit être sans doute la notre.
Ainsi, c’est ce que nous espérons pour nos enfants que nous avons le devoir d’expérimenter avec eux, pour que l’arc et la flèche tendent dans la même direction. Parlons comme nous voudrions qu’ils parlent, agissons comme nous voudrions qu’ils agissent, soyons comme ce que nous voudrons qu’ils soient, aimons les comme nous voudrions qu’ils aiment. Nous leur devons l’avenir plus qu’ils nous doivent le passé.
Si c’est en adulte que nous allons vers eux pour les guider et les soutenir dans le temps où ils grandissent, c’est en enfant que nous avons à entendre le coeur qui bat en eux.